Genève, 08/07/2021 - À Genève, le commissaire aux Droits de l’homme, à l’Action humanitaire et aux Relations avec la société civile, M. Cheikh Ahmedou Ould Ahmed Salem Ould Sidi, a présenté, jeudi, le rapport final de la Mauritanie, dans le cadre du troisième cycle de l’examen périodique universel (EPU).
S’exprimant lors de la session du Conseil des droits de l’homme, il a indiqué que le gouvernement a à son actif de nombreuses réalisations, qui contribuent à l’effectivité des droits économiques et sociaux, en particulier pour les couches vulnérables.
Au cours de son intervention, le commissaire a salué le dialogue constructif qui a eu lors de la 37e session du groupe de travail sur l’EPU, le 19 janvier 2021, et qui a abouti à la soumission de 266 recommandations à la Mauritanie. Réitérant l’engagement de la Mauritanie à participer pleinement au mécanisme de l’EPU, qui selon lui, a prouvé son efficacité dans la promotion et la protection des droits de l'homme dans le monde, Ould Ahmed Salem a exposé les points saillants de son rapport.
Ainsi, il a annoncé qu’à travers une approche participative qui a inclu tous les acteurs concernés, la Mauritanie a accepté 201 des 266 recommandations qui lui ont été adressé. S’agissant des 65 autres, il a précisé qu’il s’agit essentiellement de recommandations en contradiction avec les dispositions de la constitution mauritanienne. Elles sont toutefois, prises en compte, souligne-t-il.
Pour ce qui est des recommandations relatives à l’abolition de la peine de mort et à l'adhésion au statut de Rome (cour internationale de Justice), le commissaire, tout en indiquant qu’elles n’ont pas été adoptées par la Mauritanie, a réitéré la volonté du pays, de maintenir le moratoire de facto sur la peine de mort. Toutefois, il a déclaré que la Mauritanie compte réexaminer sa position à l’avenir par rapport à l’adhésion au statut de Rome, en tenant compte de certains impératifs.
S’agissant de la promotion des droits des femmes, le commissaire a rappelé que 63 recommandations avaient été soumises, et que toutes ont été acceptées, sauf trois. Elles sont relatives à l’homosexualité, à l’héritage, et à la nationalité, dont le contenu va à l’encontre de la constitution, a –t-il précisé.
Toujours à propos de la promotion et de la protection des droits de la femme en Mauritanie, le commissaire aux droits de l’homme a mis l’accent sur la mise en œuvre de certaines recommandations. Dans ce sens, il a cité la création de l’Observatoire national des Droits des Femmes et des Filles (ONDFF) par le décret n°140/2020. L’ONDFF a pour but, de lutter contre la marginalisation, et pour l’autonomisation des femmes dans tous les domaines, ainsi que la protection contre toutes formes de violences.
Par ailleurs, le commissaire aux Droits de l’homme est revenu sur le lancement officiel de l’assurance maladie universelle au profit de 100 000 familles nécessiteuses. Selon lui, ce programme qui touche plus de 15% des Mauritaniens, met en exergue la volonté de Mauritanie, de promouvoir et de protéger les droits de l’homme.
De plus, l’État a lancé un programme national de remise en état des terres agricoles, la construction et la réhabilitation de barrages, le développement de la microfinance dans les zones rurales, l’intégration économique des personnes handicapées ou encore l’intensification de la lutte contre la malnutrition des femmes et des enfants, a-t-il ajouté.
Enfin, le commissaire aux Droits de l’homme, a annoncé l’organisation prochaine d’un atelier consultatif pour partager les résultats de l’EPU avec tous les acteurs des droits de l’homme, en particulier les membres de la société civile. Selon lui, un plan d’action national sera préparé, afin de mettre en œuvre les 201 recommandations acceptées par la Mauritanie. Elles seront au centre des préoccupations du gouvernement, pour les quatre prochaines années, a-t-il conclu.